L’éducation positive et la vie…

Souvent on m’interpelle au sujet de l’éducation positive et respectueuse de l’animal : est-ce vraiment possible de ne pas jamais avoir recours à un acte aversif? Il est bien évident que la vie du chien (ou de tout autre être vivant, à commencer par l’humain) implique une série de frustrations grandes et petites que nous imposons constamment à nos chiens via la laisse, un portail, un enclos, des interdictions, etc.

De plus, il est également évident que, quand mon chien fixe avec une certaine intensité l’apéro sur la table basse, j’interviens avec un « non » parfaitement explicite :-) (et un bon gros « oui » plus une récompense pour son self-control ensuite).

Si mon chien s’apprête à marcher sur du métal coupant ou du verre pilé, il est plus que probable que je tire la laisse en arrière sans ménagement, s’il se met en danger, je vais intervenir quel que soit le résultat ou même la peur que je peux lui infliger : en gros, cela s’appelle « la vie » et ses aléas ;-)

Ce qu’il est important de retenir c’est que ces évènements, ces limitations n’ontAUCUNE portée ni dimension éducative, je ne m’imagine pas être en train « apprendre » quelque chose à mon chien. Je ne m’attends en aucune manière à ce que ces évènements déplaisants débouchent en un quelconque comportement adéquat à l’avenir : la punition ne fait pas partie de ma panoplie d’éducation.

Tout évènement désagréable va, tout simplement, faire passer l’animal d’un état d’esprit serein, enthousiaste, joyeux, etc. à un autre, empreint de prudence ou de méfiance, voir de peur. Tout le monde peut comprendre et admettre que la peur n’est pas l’état d’esprit idéal pour apprendre quoi que ce soit : accepteriez-vous qu’on terrorise vos enfants à l’école? Accepteriez-vous que votre supérieur hiérarchique vous terrorise? et, si vous le subissez, l’estimez-vous favorable à l’épanouissement et au bien-être?

Malgré notre meilleure volonté, le désagréable se produit malgré tout et, parfois, nous sommes les initiateurs de ces évènements, car nous n’avons tout simplement pas le choix (un simple bain peut-être un évènement éminemment désagréable pour certains chiens… mais, quand ils fleurent la crotte de renard, personne n’y échappe).

Le clicker vous permet, justement, de transformer un « non » un peu sec en une opportunité de récompenser et renforcer, ensuite, un autre comportement (je me détourne du fromage sur la table basse), il peut transformer un bain ou une séance de coupe des ongles en quelque chose de supportable, il permet de renforcer le calme dans une caisse de transport, derrière un portail, etc.

Le renforcement positif est l’arme la plus puissante que nous avons à notre disposition pour faire, parfois, passer ces « amères pilules » de l’existence ;-)

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